Echantillon prélevé :
en mai 1995,
en jardin.
Description :
bel arbrisseau de 2 à 4 mètres de haut,
glabre, à feuillage persistant, très fourmi, et à
floraison éclatante et odorante. La tige est dressée, rigide,
à écorce grisâtre, portant de longs rameaux dressés
contenant un suc laiteux. Les feuilles sont opposées ou réunies
par 3, à très court pétioles, longuement lancéolées,
aiguës, coriaces, rigides, à 40-70 paires de nervures secondaires
très fines, parallèles. Les fleurs sont grandes, rose-vif
( rarement blanches ), dégageant un parfum suave, à corolle
en tube cylindrique et à 5 lobes larges, asymétriques, portant
chacun à la base une écaille profondément divisée
en lobe aigus. Elles sont groupées en corymbes terminaux et fleurissent
de juin à septembre. Les fruits sont secs, cylindriques, effilés
et contiennent de nombreuses graines munies d’une aigrette.
Localisation :
On le trouve sur les bords des cours d’eau, dans le Var,
les Alpes-Maritime et la Corse, mais il est cultivé très
fréquemment pour orner les jardins.
Confusions possibles :
Avec le Laurier-sauce qui est utilisé comme assaisonnement.
Des soldats français, pendant le première guerre mondiale,
sont morts en Grèce pour avoir fait rôtir de la viande sur
une branche de Laurier-rose au lieu d’utiliser du Laurier-sauce.
Composition :
Le Laurier-rose renferme de puissants hétérosides
cardiotoxiques proches de ceux de la digitaline, en particulier l’oléandroside
et le nérioside.
Toxicité :
C’est une des plante les plus dangereuses de nos régions.
Feuilles, fleurs, écorce et bois, frais ou séchés,
sont toxiques à très faible dose. On considère qu’une
seule feuille peut être mortelle pour l’homme.
Symptômes :
Ils sont identiques aux manifestations de l’intoxication
par la digitaline : Violents troubles digestifs, neurologiques et cardiaques,
entraînant fréquemment la mort. Les troubles digestifs se
manifestent par des vomissements (dans 80 % des cas) , des douleurs abdominales,
des diarrhées, et plus rarement, une nécrose ischémique
du tube digestif. Les troubles neurologiques se traduisent par une obnubilation
accompagnée d’une somnolence, ou bien par une agitation mêlée
d’angoisse. Céphalées, myalgies et asthénie sont des
symptômes courants. Les troubles cardiaques sont les plus préoccupant
car ce sont eux qui sont responsables des décès (17% des
intoxications aiguës, intoxications médicamenteuses comprises).
Ils se traduisent par des troubles de la conduction, et de l’automatisme.
Conduite à tenir :
Dans un premier temps, on peut pratiquer un lavage gastrique,
bien que souvent inutile car il faut le faire avant l’apparition des premiers
symptômes. Il faut restaurer l’équilibre hydroélectrique,
et traiter les troubles cardiaques par des médicaments anti-arythmiques.
On peut également injecter des fragments Fab d’anticorps (fragments
anti-digoxine) en quantité équimolaire à celle du
xénobiotique (dans le cas d’intoxication médicamenteuse où
l’on connaît le dosage), mais ce traitement est réservé
aux intoxications très sévères.
Propriétés médicinales :
Cardiotonique et diurétique.