Echantillon prélevé :
en avril 1995.
Description :
C'est un arbuste toujours vert de 3 à 6 mètres
de haut, à grandes feuilles persistantes, dégageant lorsqu'on
les a froissées une forte odeur d'amande amère. Celles-ci
sont d'un vert sombre luisant, très grandes, alternes, oblongues,
lancéolées, aiguës au sommet, bordés de dents
écartées, coriaces et glabres. La floraison a lieu en avril-juin.
Les fleurs sont blanches, à 5 pétales et nombreuses étamines.
Elles sont réunies en longues grappes dressées, assez serrées,
partant de l'aisselle des feuilles et un peu plus courte qu'elle. Elles
sont suivies par des drupes assez grosses, noires, ovoïdes, charnues
et insipides, mûrs en septembre-octobre.
Localisation :
On le trouve souvent dans des jardins où il est
cultivé pour former des haies, surtout dans l'Ouest et dans le Midi.
Il a pu se naturaliser çà et là, et on le rencontre
au hasard des haies ou au voisinage des habitation d'où il a pu
"s'échapper".
Confusions possibles :
Aucune en tenant compte des caractères indiqués.
Composition :
Les feuilles sont riches en hétérosides
(prunanoside) qui sous l'action de l'émulsine libère par
hydrolyse de l'acide cyanhydrique (120 à 180 mg d’HCN/100 g de feuilles),
extrêmement toxique, accompagné d'aldéhyde benzoïque
ou "essence d'amande amère". Les amandes contiennent 1,3 à
2% d’hétérosides cyanogénétique.
Toxicité :
Les feuilles de Laurier-cerise servaient autrefois à
parfumer le lait pour des crèmes et des desserts, auxquels elles
communiquent leur agréable saveur d'amande amère. Mais des
accidents sont survenus rien qu'avec quelques feuilles, en particulier
chez des enfants. Leur abus provoque des troubles digestifs, nerveux, respiratoires
(polypnée), une insuffisance circulatoire puis un coma pouvant entraîner
la mort. Ce sont les noyaux des baies qui sont de loin la partie la plus
toxique de la plante. Les fruits verts sont plus toxiques que les fruits
matures (noirs).
Symptômes :
Troubles digestifs (nausées, vomissements, hypersalivation),
respiratoires (polypnée), cardiaques (tachycardie) et neurologiques
(convulsions) qui peuvent entraîner un coma.
Conduite à tenir :
Evacuation digestive et charbon en cas d’intoxication
sévère (supérieure à une trentaine de baies).