Echantillon prélevé :
en mai 1995.
Description :
plante vivace buissonnante de 70 cm à 1 m 50,
couverte de poils fins, remarquable surtout lors de sa fructification,
dégageant au froissement une odeur désagréable. La
tige est dressée, robuste, très rameuse. Les feuilles sont
assez grandes, brièvement pétiolées, ovales, molles.
Les feuilles supérieures sont attachées 2 à 2 au même
point sans être opposées, l’une d’entre elle est plus petite
que l’autre. Les fleurs sont discrètes, d’un pourpre brunâtre,
à corolle en forme de cloche non évasée de 2-3 cm
de longueur. Elles sont solitaires ou réunies par deux à
l’aisselle des feuilles. La floraison à lieu de juin à août.
Les fruits sont des baies globuleuses de la taille d’une cerise, d’un vert
luisant, entourées du calice vert, à 5 lobes.
Localisation :
bois frais, haies, surtout en terrain calcaire, presque
toute la France, centre et Sud de l’Europe.
Confusions possibles :
aucune, mais les baies qui ressemble vaguement à
des cerises ont parfois tenté fatalement des enfants et des adultes.
La confusion avec des myrtilles, bien qu’improbable s’est déjà
produite.
Composition :
la belladone renferme plusieurs alcaloïdes extrêmement
toxique, l’hyoscyamine, l’atropine et la scopolamine. La richesse en alcaloïdes
varie avec la partie de la plante et la saison.
Toxicité :
La belladone est fortement toxique dans toutes ses parties,
mais ce sont surtout les baies juteuses et plus ou moins sucrées,
assez tentantes, qui sont responsables d’empoisonnements. Deux à
trois baies rendent un enfant gravement malade, 10 à 15 peuvent
entraîner la mort d’un adulte.
Symptômes :
troubles digestifs immédiat avec nausées,
vomissements qui entraînent le rejet de débris de baies rouge
noirâtre. Troubles neurovégétatifs : tachycardie, sécheresse
de la bouche et des muqueuses en général avec difficulté
de déglutition, gêne respiratoire, douleurs vulvaires chez
la fillette, mydriase avec troubles de la vision, photophobie, voire cécité
complète transitoire. Apparaissent en même temps des signes
centraux tels que : anxiété, vertiges, hébétude,
délire «atropinique» avec obnubilation gaie ou furieuse,
ou bien encore visions étranges et terrifiantes, crises convulsives.
Ultérieurement, on peut observer un coma calme, accompagné
souvent de dépression cardio-respiratoire, responsable des décès.
Conduite à tenir :
Evacuation gastrique puis traitement symptomatique.
Propriétés médicinales :
la belladone est employée en médecine comme
antispasmodique, modérateur de sécrétions glandulaires,
mydriatique et antiasthmatique (en cigarettes). Mais ce sont généralement
les alcaloïdes extraits qu’on utilise, car il est difficile de doser
l’action de la plante elle-même vu l’importante variation de ses
substances actives. En usage externe, les feuilles servent de cataplasmes
analgésiques.
Remarques :
Des accidents peuvent provenir de la consommation d’oiseaux
ou d’escargots nourris de feuilles ou de fruits de cette plante, à
laquelle ces animaux sont insensibles.