Echantillon prélevé :
en avril 1995, en bordure de chemin (Indre-et-Loire).
Description :
Plante vivace de 20-50 cm, glabre. Les feuilles partent
de la base, sont longuement pétiolées, engainantes à
la base, à limbe en forme de fer de flèche à 2 oreillettes
triangulaires écartées, aiguës au sommet, luisantes,
vertes, parfois maculées de brun, caoutchouteuses au toucher. Les
fleurs sont minuscules, les fleurs mâles et femelles sont disposées
séparément en deux groupes denses, l’un au dessus de l’autre,
à la base de la tige (spadice) renflée au sommet en une massue
brune - rouge violacé et entourée d’une large feuille spécialisée
(spathe) vert jaunâtre, parfois violacée, enroulée
en cornet. L’inflorescence termine la tige unique partant du centre des
feuilles. La floraison à lieu d’avril à mai. Les fruits sont
des baies d’abord vertes puis rouges luisantes à maturité,
globuleuses, réunies en un épi compact au sommet de la tige.
La partie souterraine est une tige courte épaissie en un gros tubercule
oblong.
Localisation :
Les différents arums sont courant dans les bois
et les haies dans presque toute la France, et plus généralement
dans le centre et le sud de l’Europe. On peut rencontrer l’arum d’Italie
(Arum italicum) dans le Midi, l’Ouest, et le Centre et deux autres
espèces en Corse. L’arum tacheté est communément cultivé
comme plante ornementale, le grand arum des jardins étant la Zantedeschia
aethiopica. Tous les arums sont toxiques.
Confusions possibles :
Avec le chénopode Bon-Henri (Chenopodium bonus-henricus)
ou «épinard-sauvage» mais les feuilles de ce dernier
sont couvertes en dessous d’une poussière farineuse caractéristique.
Lors de la floraison, la spathe caractéristique empêche toute
confusion.
Composition :
Tous les arums renferment de minuscules raphides d’oxalate
de calcium extrêmement irritants, ainsi qu’une essence âcre.
Les fruits sont très riches en saponosides, responsables de leur
toxicité.
Toxicité :
Les arums sont extrêmement irritants et rubéfiants.
Le contact de leur suc avec les muqueuses ou les yeux est dangereux. L’ingestion
d’une partie de la plante peut provoquer un œdème de la gorge pouvant
entraîner la mort par asphyxie. Mais en général, leur
saveur âcre, qui met plusieurs secondes à se manifester, empêchera
d’en goûter plus d’une bouchée. Par contre, les fruits, d’un
beau rouge corail à maturité, sont un peu sucrés au
début, et se montrent attirant pour les enfants. Or ils sont très
irritants et peuvent produire des troubles digestifs, nerveux et cardiaques
parfois mortels.