Echantillon prélevé :
en mai 1995.
Description :
Plante vivace de 50 cm à 2 m, remarquable par
son feuillage et ses fleurs bleues en casque, formant souvent d’importantes
colonies. La tige est dressée, rigide, très feuillée,
simple ou rameuses. Les feuilles sont alternes, pétiolées,
profondément divisé en lobes étroits, vert foncé.
Les fleurs sont bleu foncé, parfois violacées, irrégulières,
composées de 5 sépales pétaloïdes ( le supérieur
en forme de casque ) et de 5 pétales. Les fleurs sont réunies
en grappe allongées à pédoncules dressés. La
floraison a lieu de fin juin à septembre. Les fruits sont secs,
composés de 3 follicules dressés.
Localisation :
près et bois humides fumés par le bétail,
surtout en montagne, presque toute l’Europe.
Confusions possibles :
avec les feuilles de certaines ombellifères comestibles.
La confusion avec la “couscouille” est responsable de plusieurs morts humaines.
L’absence d’odeur en froissant les feuilles révélera l’aconit
qui n’est pas aromatique.
Composition :
La plante contient plusieurs alcaloïdes toxique
( aconitine principalement, napelline, néoline, néopelline,
aconine, ... ). La racine en est particulièrement riche.
Toxicité :
L’aconitine est mortelle pour l’homme à la dose
de 5 mg, ce qui représente 2 à 4 g de racine. L’aconit napel
est donc la plante la plus toxique de notre flore. Toute les autres espèces
d’aconit sont également dangereuses. Le simple fait de cueillir
la plante suffit à provoquer des dermites, voir des intoxications
si son suc pénètre par des écorchures au niveau des
bois. Le suc d’aconit servait à empoisonner les pointes des flèches
et des lances.
Symptômes :
l’empoisonnement est très rapide. Les premiers
symptômes apparaissent quelques minutes après l’ingestion
: sensation de brûlures, fourmillement puis engourdissement de la
bouche, vomissements, diarrhées, angoisse, vertiges, troubles de
la vue, mydriase, faiblesse, puis perte de l’ouïe et de la vision,
affaiblissement et irrégularité de la respiration, crampes
convulsives, paralysie des muscles, perte de connaissance, arythmie, bradycardie,
collapsus, paralysie, et arrêt du coeur en diastole. La mort survient
1/2 h à 3/4 d’heures après l’ingestion, le malade reste conscient
presque jusqu’à la mort.
Conduite à tenir :
faire vomir puis plusieurs lavages d’estomac. Insolubiliser
les alcaloïdes avec du tanin que l’on ajoute au liquide de lavage
gastrique. Administration de noir animal puis de stimulants accompagnés
de frictions sèches. Pour soutenir le coeur, on injecte de l’atropine
ou de la digitaline à faible dose. Au danger d’asphyxie, on oppose
la respiration artificielle jusqu’à 4 heures en l’inhalation de
nitrite d’amyle.
Propriétés médicinales :
L’aconitine est analgésique, anticongestive et
sudorifique, antirhumatismale. La napelline est demorphinisante, on s’en
sert lors des cures de demorphinisation. On l’utilise dans les névralgies
faciales, les sciatiques, le zona ophtalmique, les névralgies dentaires
et les ulcères.