Dosimétrie et oxymétrie par résonance paramagnétique électronique
Gallez B, Debuyst R
Unité de résonance magnétique biomédicale, UCL 73.40, avenue E. Mounier, 73, 1200 Bruxelles
Depuis 1999, une nouvelle unité de résonance magnétique
biomédicale (REMA) a vu le jour sur le site de Louvain-en-Woluwe
à côté des cliniques Saint-Luc. S'y côtoient
médecins, pharmaciens, chimistes et physiciens autour de spectomètres
de résonance magnétique nucléaire (RMN; NMR en anglais)
et de résonnance paramagnétique électronique (RPE;
EPR ou ESR en anglais). Le présent article se propose d'exposer
brièvement la recherche en RPE au sein de cette unité.
On sait que la RPE est la technique de choix pour l'étude et la
caractérisation de centres (atomes, molécules) ayant un ou
plusieurs électrons non appariés. L'interaction des
rayonnements avec la matière conduit à la production de tels
centres paramagnétiques. Les applications médicales
de cette radiolyse sont diverses : radiobiologie médicale et radiothérapie,
radiostérilisation de matériel chirurgical ou de médicaments,
par exemple. ces phénomènes de radiolyse sont au centre
de nos recherches portant sur l'évaluation de l'effet des rayonnements
sur des matériaux biologiques, à comprendre les effets de
l'irradiation des solides moléculaires dans le cadre spécifique
de la radiostérilisation de médicaments et à comprendre
les facteurs modulant les effets biologiques des rayonnements (par exemple,
l'oxygène) et, dès lors, à améliorer les moyens
diagnostiques (monitoring de l'oxymétrie) permettant de renforcer
l'efficacité d'une radiothérapie.
Seules la dosimétrie et l'oxymétrie seront traitées
ici. Nous disposons de deux spectromètres de RPE : un, classique,
dit "en bande X" environ 9,6 GHz), très sensible, utilisé
pour les études in vitro, et l'autre dit "en bande L" de basse fréquence
(environ 1 GHz), nettement moins sensible, utilisé essentiellement
pour des applications in vivo, chez l'animal expérimental.
Il faut savoir, en effet, que la fréquence usuelle (9,6 GHz) est
fortement absorbée par des substances qui ont une constante diélectrique
élevée, comme l'eau ou les tissus, et ne peut pas pénétrer
dans plus de un millimètre de tissus. La réduction
de la fréquence de 9,6 à 1 GHz s'accompagne d'une augmentation
de la pénétration dans les tissus d'un facteur d'environ
10 (mais également d'une perte de sensibilité).