L'alimentation, outre le fait qu'elle apporte à l'organisme des
substrats énergétiques et des micronutriments qui participent
aux fonctions essentielles, oriente et régule de manière
très fine le métabolisme cellulaire. Même si
les variations hormonales engendrées par l'état nutritionnel
ont été longtemps considérées comme les moteurs
de régulation des voies métaboliques, il apparaît,
au vu de données récentes de la littérature, que les
nutriments per se sont susceptibles de moduler l'activité
d'enzymes clés du métabolisme, en modifiant notamment l'expression
des gènes1.
La modulation des enzymes clés de la lipogenèse (voie de
biosynthèse de novo des acides gras) par les glucides est un contexte
permettant d'illustrer la démarche expérimentales qui a permis
d'étayer le mécanisme moléculaire qui sous-tend les
interactions entre nutriments (et/ou certains de leur métabolites)
et des "éléments de réponse" caractéristiques
de la séquence du génome. L'élucidation de mécanisme
moléculaire d'interactions entre nutriments et gènes, outre
son intérêt en recherche fondamentale, constitue également
la clé du développement de nutriments fonctionnels, susceptibles
de contrôler divers désordres physiopathologiques associés
notamment à l'obésité (stéatose, hyperlipemie
...)